Le Vanuatu, entre paysages idylliqueset forte identité culturelle
« Lundi 15 janvier 2018, milieu d’après-midi, après avoir quitté Paris sous 5 degrés et un vent plutôt glacial, j’arrive à Port Vila accueilli par le chaud et très humide été vanuatais. Par chance, l’ancien volontaire francophone, Sacha, était lui aussi là pour m’accueillir avec le Trésorier et le chargé de communication du comité olympique du Vanuatu (Vasanoc). Naturellement, j’ai été tout de suite stupéfait par la beauté de l’endroit, à commencer par les eaux turquoise et les plantations de cocotier que l’on peut apercevoir de l’avion. Comme une impression d’être arrivé dans un tout autre monde aux paysages de carte postale. Mais le principal bouleversement ne se situe pas, pour ma part, au niveau du climat ou du paysage, mais provient de la culture locale.
En effet, le Vanuatu étant considéré comme pays pauvre (130e PIB/hab selon le FMI) a été élu 4e pays le plus heureux du monde en 2016 (1er en 2006) selon Happy Planet Index. Ce qui peut nous apparaître comme un paradoxe, peut s’expliquer, je pense, par une culture qui implique une vie simple et qui libère de soucis quotidiens souvent superflus. Les valeurs prédominantes dans la société vanuataise sont celles du commun, de l’entraide et de la solidarité, notamment au sein du cercle familial.
Enfin, même si la ville de Port-Vila est imprégnée du mode de vie occidentale, les Vanuatais font vivre et partagent leur culture à travers leur cuisine, leurs vêtements et leur langue. La culture locale est donc constamment présente et très accessible malgré les bouleversements entraînés par le développement économique.
Un éventail de tâches pour une missionenrichissante professionnellement
Comme je m’y attendais un peu, j’ai dû faire preuve d’autonomie dans mon travail. Par chance, j’ai pu avoir un aperçu du travail réalisé par Sacha l’année dernière et comme il a prolongé son aventure ici, il a aussi pu répondre à quelques-unes de mes interrogations.
C’est ainsi que je me suis retrouvé, tout au long de ma mission, à travailler sur différents projets et effectuer une grande variété de tâches. Je considère cela comme une opportunité et quelque chose de très positif car j’acquiers des connaissances et des compétences dans des domaines dans lesquels je n’avais pas/peu étudié ou travaillé. L’un des premiers projets sur lequel j’ai collaboré est un cahier des charges pour les fédérations nationales afin d’évaluer leurs besoins et de définir des pistes d’amélioration.
L’un des projets majeurs a été bien entendu l’organisation de la Journée Olympique. Nous avons repris le même programme que l’année dernière avec des visites d’écoles durant le mois précédent l’événement. Pendant ces visites, nous commencions par une présentation du rôle du comité olympique du mouvement olympique et de ses trois valeurs, le respect, l’amitié et l’excellence. Ensuite, le reste de la visite était consacré à des activités sportives animées par les fédérations. Ceci était une nouvelle expérience pour moi et ce fut un plaisir de sortir du bureau et d’aller à la rencontre des futurs jeunes athlètes du Vanuatu !
Visite d’une école pendant la Journée Olympique
Autre exemple de la pluralité des missions, j’ai participé pendant un mois à l’entrainement de personnes en situation de handicap mental et/ou physique. J’ai ainsi aidé l’entraîneur à mettre en place quelques séances de football. Une nouvelle fois, quelque chose d’inédit pour moi et de très bons moments de partage avec des personnes handicapées qui n’ont pas facilement accès au sport dans l’archipel.
Mes missions comprennent également l’organisation et l’animation d’un séminaire d’une journée sur la communication à destination des fédérations nationales, une présentation numérique simplifiée des programmes de la Solidarité Olympique ou encore la préparation des premiers césars du sport Vanuatais qui devraient avoir lieu l’année prochaine. Pour une personne comme moi qui est encore incertaine quant à son avenir professionnel, effectuer une pluralité de tâches comme celles-ci est une aubaine pour se découvrir, se rendre compte de ce qu’on aime faire et ce que l’on n’aime pas faire et ainsi se faire une meilleure idée de l’activité que l’on veut effectuer par la suite.
Le moment fort : les 2 premières médailles de l’histoire aux Jeux du Commonwealth pour le Vanuatu
Du 6 au 15 Avril 2018 se sont déroulés les 21e Jeux du Commonwealth à Gold Coast en Australie. Cette édition fut historique pour le Vanuatu qui a remporté deux médailles de bronze, les premières que le pays ait jamais gagnées dans cette compétition. Ce fut un grand moment pour le sport vanuatais et pour le pays lui-même qui a été sur le devant de la scène internationale grâce à ces résultats exceptionnels. La première médaille est venue d’une athlète paralympique, Friana Kwevira, qui a décroché la 3e place en JavelotF46. Une performance exceptionnelle étant donné son jeune âge, 19 ans, mais surtout quand on sait qu’elle a lancé son tout premier javelot seulement 6 mois avant les Jeux ! La seconde médaille était plus attendue mais la performance fut tout aussi grande de la part du beach volleyball féminin. Après avoir échoué de peu en demi-finale contre l’Australie, l’équipe a ensuite brillamment battu Chypre pour décrocher cette médaille historique.
L’équipe du Vanuatu aux Jeux du Commonwealth
Suivre ces Jeux du Commonwealth et vibrer avec le staff reste un très bon souvenir pour moi. Ce qui l’a été encore plus, fut la soirée de présentation publique des médaillés que nous avons organisée pour le retour des athlètes. Cette soirée, réunissant les athlètes, leurs familles et le staff du VASANOC a été une grande réussite et un beau moment de partage pendant laquelle nous avons mesuré le chemin parcouru jusqu’à ces deux premières médailles. »
Valentin Gabard, Volontaire sportif francophone 2018