Election au Comité Olympique de Côte d’Ivoire
« Je suis arrivée au Comité national Olympique de Côte d’Ivoire dans un moment d’effervescence puisque l’élection du président du Comité devait avoir lieu prochainement. J’ai eu la chance de voir à quoi pouvait ressembler une période de campagne dans une telle organisation, cela a été aussi l’occasion de prendre connaissance du programme du président et ainsi de savoir quels sont les objectifs et les aspirations de l’équipe dirigeante. Il faut noter qu’en Côte d’Ivoire, le rôle du président est particulièrement important pour donner la direction des actions du CNO car il coopte ensuite les autres membres du bureau et du Comité Exécutif, il est donc véritablement celui qui donne le ton de la politique de l’organisation. Le président en place, Lassana Palenfo, a finalement été reconduit dans ses fonctions.
Cette élection, aussi intéressante soit-elle à observer, a cependant un peu modifié le début de ma mission. De manière générale, arriver à Abidjan c’est commencer par apprendre la patience. Les choses finissent par se faire mais jamais exactement au moment où elles étaient prévues et rarement comme on les avait imaginées. Au Comité National Olympique, ce même principe s’applique et il faut parfois s’accommoder de réponses à la dernière minute.
Nouvelle Equipe, Nouveaux Projets
Le renouvellement de l’équipe va de pair avec le désir de faire ses preuves et ainsi de mettre en place de nouveaux projets. Ainsi depuis mon arrivée, j’ai pu contribuer à la réflexion sur plusieurs projets en faveur du sport dans le pays, certains sont en cours de réalisation comme l’évaluation des fédérations nationales pour mieux suivre et conseiller leur développement,d’autres sont en train d’être montés. Je suis maintenant un peu au-delà de la moitié de mon séjour à Abidjan et j’espère ainsi pouvoir constater les premières réalisations de plusieurs projets.
Avec la Commission « Sport pour tous » du CNO de Côte d’Ivoire, nous essayons en particulier de mettre en place un projet autour de la boxe dans un quartier difficile d’Abidjan, où ce sport pourrait représenter un moyen pour les jeunes des’intégrer à la société et de gérer la violence à laquelle ils peuvent être régulièrement confrontés. Nous avons déjà pu rencontrer des partenaires sur place et discuter avec des représentants du quartier, en particulier des entraîneurs de club de boxe déjà existants. D’autres activités autour de la promotion de l’Olympisme à l’école et d’événements pour les seniors sont également envisagées.
Avec mon tuteur, Vincent AKA, responsable des formations et du développement au sein du Comité, nous essayons également de proposer des projets auprès des autres commissions pour promouvoir les effets positifs du sport dans de multiples aspects. J’espère ainsi que des projets autour des femmes dans le sport ou de l’environnement seront bientôt proposés au sein de l’organisation.
L’organisation d’une formation pour les acteurs du sport
Mon tuteur étant responsable des formations, c’est principalement dans ces projets que j’ai été impliquée. Des formations pour les agents de développement des fédérations nationales sont prévues ainsi que des formations spécifiques pour des présidents de clubs, pour leur apprendre à gérer un club et à mettre en place un projet de club. En Côte d’Ivoire, les habitants ne sont pas habitués à payer pour pratiquer un sport et ce sont souvent des mécènes, qui peuvent être président d’un club, qui financent de fait la pratique du sport. Participer à la transformation de ce modèle économique instable est l’un des axes de développement du sport dans le pays. Une semaine de formation en management du sport a déjà été organisée fin mai pour les représentants des fédérations, qui sont très demandeurs de ce genre d’activités. J’ai participé à la mise en œuvre de cette session et il était très satisfaisant de constater l’intérêt et la curiosité des participants dont les retours ont été très largement positifs. J’ai été particulièrement touchée par l’accueil qu’ils m’ont réservé. Ils ont à nouveau prouvé que les Ivoiriens sont particulièrement accueillants et sont en général heureux de voir qu’une jeune européenne s’intéresse au sport dans leur pays.Pour preuve de cette attention particulière ils m’ont offert un morceau de tissu typiquement ivoirien à la fin de la formation, sans conteste le moment le plus fort de mon expérience jusqu’ici. »
Maud Hersemeule, volontaire 2018 au CNO de Côte d’Ivoire