En charge de la promotion des valeurs olympiques au Rwanda, Gabrielle, volontaire francophone, a accompagné le CNO dans l’organisation de plusieurs événements afin de promouvoir les valeurs olympiques et le développement durable. A quelques semaines de la fin de son aventure, elle nous dresse ici le bilan de sa mission…
Mon séjour au Rwanda touche à sa fin et s’il y a une chose que je retiens, c’est que travailler au sein d’un comité olympique ne tourne pas uniquement autour des Jeux Olympiques et du sport. Peu de gens au Rwanda savent ce qu’est un comité olympique, beaucoup d’entre eux m’ont d’ailleurs demandé si le pays allait accueillir les prochains Jeux Olympiques. J’ai donc appris qu’un comité olympique ne s’occupe pas seulement des fédérations et des grandes compétitions internationales. Il a aussi la charge d’inculquer des valeurs à la population de son pays et de participer à son développement social. Ce fut l’une de mes principales missions.
Le sport au service du développement durable : ma participation au projet Olympafrica à Nyanza
En 1989 Juan-Antonio Samaranch et Ibrahima Mbaye ouvrent le premier centre Olympafrica au Sénégal. Ce centre permet de véhiculer l’Olympisme qui participe au développement. En effet, la pratique du sport et l’apprentissage des valeurs olympiques telles que le respect, l’amitié et le fair-play combattent l’exclusion et participent à l’éducation sociale, sanitaire et environnementale des populations fréquentant le centre.
Le CNO rwandais a également un centre Olympafrica, dans la province sud du pays dans une ville appelée Nyanza. Je suis allée visiter le centre assez rapidement après mon arrivée « au pays des mille collines » avec l’espoir de monter un projet avec Jean-Paul Mana, son directeur. J’ai été assez impressionnée par le nombre et la variété de projets que le centre menait déjà mais aussi par le nombre de livres dans leur bibliothèque ! Différents programmes éducatifs sportifs sont planifiés dans la semaine comme la pratique du Futbolnet par exemple. Cette activité utilise le football comme un outil qui promeut le dialogue et la résolution des conflits mais aussi le respect et la discipline. Des cours de soudure et de couture y sont également organisés.
En discutant avec Jean-Paul, j’essayais de trouver une bonne idée de projet nouveau que l’on pourrait monter ensemble. Nous sommes tombés d’accord : l’environnement ! C’est un sujet qu’ils n’abordent que très peu au centre, mais celui-ci étant l’un des piliers de l’Agenda 2020 promu par le Comité International Olympique (CIO), il me semblait envisageable de demander un financement à ce dernier, à travers la Solidarité Olympique.
De retour à Kigali, je commence donc à réfléchir à un projet qui serait viable et faisable à Olympafrica, compte tenu des moyens à disposition. Avec l’aide de Jean-Paul, j’ai ainsi monté une campagne de sensibilisation aux problèmes environnementaux adressée aux autorités locales, aux coachs sportifs, aux enseignants du primaire et du secondaire et aux enfants du secondaire. Nous avons fait appel à deux techniciens travaillant au district de Nyanza, au département des ressources naturelles et de l’agriculture. Ils ont été séduits par le projet et nous avons donc décidé, tous ensemble, d’organiser des sessions de formation d’une journée pour différents groupes de 20 à 30 personnes.
Il a aussi été décidé de regrouper les participants en fonction de leur âge et profession afin d’adapter le contenu de la formation à leur niveau de connaissance, leurs responsabilités et à leur lieu de travail. Les participants ont été ainsi regroupés en trois groupes cibles (autorités locales, coach sportifs et enseignants, enfants). Huit jours de formation ont été organisés pour tous les participants. Pour les sessions avec les enfants, nous avions décidé de parler théorie le matin et de les faire jouer des mini pièces de théâtre l’après -midi sur le thème environnemental de leur choix. Ce fut une vraie réussite, les enfants ont pris leur rôle très à cœur et se sont amusés.
Le sport au service du bien-être social et des droits humains : le rôle du CNO en faveur des réfugiés et de l’égalité homme-femme
Parallèlement au projet Olympafrica, j’ai été également impliquée dans d’autres projets et événements de promotion des valeurs olympiques.
L’un des principaux programmes a consisté en un partenariat entre le CNO Rwandais et l’Office du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dans les six camps de réfugiés du Rwanda. L’objectif de ce projet, soutenu par le CIO, est de combattre l’exclusion, les violences, l’exploitation et les abus des jeunes adultes à travers le sport. Le CNO rwandais a, dans ce cadre-là, un rôle plus technique de formation des réfugiés-entraîneurs, de transmission des règles de jeux pour les différents sports choisis par le HCR.
Enfin, j’ai également aidé à l’organisation du forum « Asie-Afrique, Women in Leadership » qui s’est déroulé début août à Kigali. Il s’agissait de réunir des actrices du monde olympique et sportif et de discuter de l’égalité des sexes dans les positions dirigeantes des organisations sportives.
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Mon aventure au Rwanda, et plus particulièrement au sein du CNO, a été très enrichissante et m’a permis de découvrir et de contribuer au rôle puissant de l’Olympisme. Désormais, je suis aussi pleinement convaincue des bienfaits du sport et de l’Olympisme, sur le plan personnel et sanitaire, mais aussi sur le plan plus large du développement social et humain.
Gabrielle BECARD, volontaire francophone