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Antoine, volontaire sportif francophone au Rwanda, partage son expérience

Gake Gake inioni uwaka icari ou comment, petit à petit, l’oiseau fait son nid

Le pays des Mille collines est aussi celui des millions de sourires. La chaleur humaine qui se dégage de chacune des interactions – regards, sourires, gestuelle, ton – a très largement favorisé mon intégration. En intégrant le mouvement sportif rwandais, c’est en fait tout un pays qui m’accueillait les bras grands ouverts.

Le Rwanda, petit pays coincé entre le Burundi, l’Ouganda, la République Démocratique du Congo et la Tanzanie, brille par ses couleurs et ses richesses : sa terre rouge, ses volcans, ses lacs, ses réserves naturelles, ses traditions… Le climat particulièrement agréable, dû à ses montagnes et à sa position géographique, confère à ce territoire très développé un surplus de confort. C’est donc dans des conditions tout à fait privilégiées que j’intégrais, il y a deux mois, son Comité National Olympique et Sportif. Une aventure qui s’annonçait et demeure tout à fait excitante, l’objet de la mission embrassant parfaitement mes idéaux, à savoir soutenir le développement du sport au Rwanda – ce qui consiste en fait à soutenir le développement du Rwanda par le sport. C’est dans cet état d’esprit que je rejoins les bureaux du comité tous les matins. Situés dans le Stade National Amahoro dont les murs sont chargés d’histoire, l’immersion sportive est totale.

Petit à petit, le sport rwandais se développe. Organisateur du dernier Championnat d’Afrique des Nations de football (CHAN), les Amavubi – terme kinyarwanda signifiant « guêpes »utilisé pour désigner l’équipe nationale – ont rendu une copie plus qu’honorable en atteignant les quarts de finale et se faisant sortir au bout d’une prolongation palpitante par le vainqueur de la compétition (République Démocratique du Congo).

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Le cyclisme connaît lui aussi une ascension fulgurante. Les anciens chauffeurs de taxi-vélo font des merveilles lorsqu’ils enfourchent des vélos de course. Ils brillent sur la scène continentale et le pays accueille chaque année un Tour dont la renommée est grandissante.

C’est ainsi qu’au rang des qualifiés pour les prochains Jeux Olympiques de Rio, nous comptons deux cyclistes, en VTT et cyclisme sur route, mais également deux marathoniens (un homme et une femme). Les beach-volleyeuses, nageurs et taekwondoïstes vont, nous l’espérons, venir allonger cette liste. Il faut également noter que l’équipe de Sitting Volleyball s’est brillement qualifiée pour les Jeux Paralympiques.

Au-delà de la préparation olympique quadriennale, la portée des responsabilités du comité est bien plus large. Ce dernier est l’organe chargé du développement du sport au Rwanda. Il soutient les fédérations et associations sportives nationales et coordonne leurs actions. C’est dans ce cadre que j’ai été accueilli par cette institution avec pour mission de l’assister dans l’ensemble de ses projets. J’ai été parfaitement intégré par une équipe rwando-rwandaise dynamique et chaleureuse, enchantée à l’idée de m’aider à apprendre leur langue. C’est donc avec enthousiasme que nous matérialisons, par l’organisation d’évènements, la mise en œuvre de programmes (pour les réfugiés notamment) et la communication, notre volonté de favoriser la pratique d’une activité physique et sportive régulière adaptée à chacun et au-delà, d’impacter positivement la vie des rwandais par le sport et la promotion des valeurs olympiques.

En plus d’engendrer des bienfaits sanitaires évidents, le sport est un excellent moyen de sensibiliser la population à des enjeux de société majeurs : les combats contre la prolifération du VIH ou de la malaria, la sensibilisation aux enjeux environnementaux, la préservation et promotion du patrimoine et des traditions… Enfin, il peut être générateur d’emploi pour le pays. Nous avons donc l’ambition de favoriser le développement de chaque échelon de la société par le sport et chaque pas en avant résonne comme une victoire pour ce comité olympique encore méconnu des rwandais.

Les dix mois qui restent à venir seront riches en projets et en émotions. En plus de coordonner plusieurs évènements, j’ai la chance de travailler de pair avec le chargé de mission pour les prochains Jeux Olympiques ce qui me donne un aperçu très précis de la manière dont se prépare cet évènement qui constitue le rêve de tout sportif sur cette planète.

Le temps a beau filer, comme le sable entre les doigts, je m’oblige, jour après jour, à contempler la beauté de ce qui m’entoure et non le souvenir de ce qui m’entourait la veille.

Mon aventure, vous en aurez des nouvelles !

Antoine de Kervern, volontaire francophone au CNO du Rwanda