Une page vient d’être tournée pour la francophonie. Et, par un effet domino, pour le sport francophone et pour l’AFCNO. Lundi 5 janvier 2015, par une froide matinée, Michaëlle Jean a succédé à Abdou Diouf au poste de Secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). La passation de pouvoir s’est déroulée au siège de l’OIF, dans le 7ème arrondissement de Paris. L’ancien président du Sénégal a cédé sa place à l’ex gouverneure et commandante en chef du Canada. Désignée le 30 novembre dernier par les chefs d’Etat et de gouvernement réunis à l’occasion du 15ème Sommet de la Francophonie, Michaëlle Jean est donc devenue officiellement la troisième personnalité à occuper le poste de Secrétaire général de l’OIF, après Boutros Boutros-Ghali (1998 à 2002) et Abdou Diouf (2003 à 2014).
A l’image de son prédécesseur, Michaëlle Jean possède la fibre sportive. Elle a été Grand témoin de la francophonie aux Jeux olympiques et paralympiques de Londres en 2012. Deux ans plus tôt, elle avait eu le privilège de prononcer le discours d’ouverture des Jeux d’hiver de Vancouver, en sa qualité de gouverneure du Canada. Avant elle, seulement trois femmes avaient eu cet honneur : la Princesse Ragnhild de Norvège en 1952 à Oslo, la Reine Elizabeth II en 1976 à Montréal (et une nouvelle fois en 2012 à Londres), et la Canadienne Jeanne Sauve en 1988 à Calgary.
Quelques semaines avant de quitter ses fonctions, Abdou Diouf avait tenu à marquer son attachement au sport francophone et son soutien à l’AFCNO par une longue lettre adressée à tous les membres de l’Association à l’occasion de son Assemblée générale, organisée à Bangkok, en Thaïlande. Il y exprimait sa fierté devant le chemin parcouru depuis les Jeux d’Athènes en 2004, lorsque la Francophonie s’est liée pour la première fois de façon formelle au mouvement olympique. Et il y relevait que le « réflexe francophone » existe désormais lorsque les comités de candidature, les agences de lobbying, le CIO, les fédérations internationales et les médias réfléchissent en termes de stratégie et de diplomatie sportive.
Michaëlle Jean devrait suivre la même voie. Elle pourrait même aller plus loin encore, tellement est fort son attachement aux valeurs olympiques. L’une de ses premières décisions, annoncée pour les prochains mois, sera de désigner un Grand témoin de la francophonie aux Jeux olympiques et paralympiques de Rio en 2016. Un choix déjà très attendu.